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La douleur, c’est parfois comme les monstres sous le lit

Je suis fan de Calvin et Hobbes depuis que Renae, assistante d'anglais au lycée m'a fait découvrir ce duo attachant.

Photo credit: Thought Quotient on Visualhunt.com / CC BY-NC-ND

Un des thèmes récurrents de cette BD est celui des monstres sous le lit. 😨

Ainsi Calvin va régulièrement leur demander s'ils sont là (et ils répondent que « NON » 🤞, bien sûr).
Imaginons que son père sorte en éteignant la lumière et sans vérifier sous le lit. Il peut alors se faire toute une histoire. Ce qui l'amènera à des choix extrêmes (et bien rigolos en ce qui me concerne 🤣).
Il va par exemple :

  • chercher à s'échapper par la fenêtre ou
  • démonter sa chambre pour attaquer ces monstres,

au grand dam de ses parents ☹️ qui attendent juste qu'il éteigne la lumière et s'endorme enfin !

Peut-être l'avez-vous expérimentée cette peur des monstres 😨, vous-même enfant ou en tant que parents. Peut-être vous rappelez-vous que cette peur des monstres 😨 sous le lit est incontrôlée.

Cette peur n’est pas inventée juste pour faire venir les parents. Elle est bien réelle.

Impossible de la calmer uniquement avec la raison et le bon sens « mais non, ne fais pas l'idiot. Les monstres n’existent pas. ☝️ Retourne te coucher, éteins la lumière et dors maintenant 😴. Sinon tu vas être fatigué demain pour l'école ».

Pour calmer et apaiser les enfants, plusieurs attitudes sont adaptées : 📝

  • reconnaître leur peur 😨 « je comprends. Si j’en voyais un, moi aussi j’aurais peur »,
  • leur demander de décrire le monstre dont ils ont peur. Pour sortir du contexte des émotions et entrer dans la verbalisation et le raisonnement,
  • les guider 🤝 pour voir et découvrir la situation différemment et leur donner un sentiment de contrôle de la situation.
    • 🔧 peut-être le monstre est-il maladroit
    • ou alors on peut imaginer une arme anti-monstre ou vérifier ensemble qu’il n’y a rien sous le lit, 🔨
    • 🕘 peut-être faudra-t-il revérifier plusieurs soirs de suite 🕤 🕙 ensemble qu’il n'y a pas de monstres sous le lit,
    • peut-être faudra-t-il laisser une veilleuse allumée, 💡
    • 🗝️ peut-être faudra-t-il creuser un peu plus, pour comprendre ce qui lui fait vraiment peur. Pour ensuite pouvoir déconstruire cette pensée terrifiante.
  • tout en gardant en tête une adaptation à chaque enfant pour ne pas renforcer la peur de ces monstres sous le lit. En évitant par exemple un discours ou une attitude qui pourrait leur donner raison d'avoir peur (ex: trop souvent vérifier sous le lit).

Quand la douleur est là, elle est parfois comme cette peur des monstres sous le lit... 😨 incontrôlée, et pourtant bien réelle.

Avec une personne douloureuse qui aurait tendance à ne pas comprendre sa douleur et sa situation, à lutter contre cette incompréhension et cette douleur (plutôt que d’investir son énergie dans comment l’apaiser), peut-être pouvons-nous : 📝

  • utiliser cette métaphore des monstres sous le lit, 😨
  • comprendre et faire comprendre que les explications et les arguments logiques ☝️ ne suffiront peut-être pas,
    • « Vos examens et imageries ne montrent rien de grave, donc vous n'avez rien ». « Mais ma douleur n'est pas partie pour autant ! » 😧
  • valider son ressenti,
  • l’amener 🤝 à décrire puis à modifier les situations sources de danger, de peur, d’incompréhension. C’est ce qu’on fait avec le Protectomètre,
  • et puis répéter le message 🕘 🕤 🕙, donner des outils 🔨 🔧, rappeler un élément court d'histoire, une pépite 💡 (« vous vous rappelez, c’est comme les monstres sous le lit », ), essayer de comprendre 🗝️ ensemble,
  • on pourrait aussi parler de motivation, d'encouragement, de renforcement des croyances et comportements adaptés, de discours positif...

C'est une métaphore que j'utilise régulièrement. Surtout quand, après avoir bien avancé sur le Protectomètre, la personne ne comprend pas pourquoi la douleur est encore là.

Cette prise de conscience des facteurs psychosociaux en lien avec la douleur rend parfois la personne mal à l'aise. « Mais en fait, j'ai l'impression que je crée cette douleur ». Ça me permet de dédramatiser, déculpabiliser et d'aider à avancer.

Le point de vue du thérapeute :

En tant que thérapeute on peut viser à étoffer sa boîte à outils. Mais face au patient il faut savoir quel outil utiliser. C'est là que la compréhension du vécu du patient douloureux a toute son importance.
Parfois en séance j'aime utilise cette métaphore des monstres sous le lit. Elle me permet au-delà d'une validation de ce que vit la personne face à moi (c'est réel, c'est juste, c'est normal) de lui montrer que j'ai compris son ressenti.

Le point de vue de la personne douloureuse :

Quand on est douloureux, on se sent parfois démuni, à ne plus comprendre ce qui déclenche notre douleur, alors qu'on n'a rien fait de spécial.
Cette métaphore des monstres sous le lit est souvent un bon déclic pour accepter sans culpabiliser. Et c'est important de se sentir compris aussi.

Mes objectifs pour l'année à venir sont de développer du contenu en accord avec les besoins des professionnels mais aussi des particuliers. N'hésitez pas d'ailleurs à me communiquer vos attentes directement ou via le questionnaire que vous recevrez en vous inscrivant pour recevoir les nouvelles d'ABC Douleur.

Une réponse à “La douleur, c’est parfois comme les monstres sous le lit”

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